Exceptionnellement cette année, certains étudiants ne vont pas pouvoir travailler pendant l’été ! Cause principale ? Le Covid-19 et ses répercussions sur la vie de tout un chacun d’entre nous, la perturbation de leurs emplois de temps et les dates des examens. Ces étudiants doivent réussir leurs examens en session principale afin de profiter au moins du mois d’août pour travailler….
D’habitude, chaque été, et après la fin de l’année universitaire en fin du mois de mai généralement, certains étudiants décrochent de petits jobs d’été pour avoir un peu d’argent de poche et épargner une petite somme pour payer leurs études de l’année à venir, s’acheter des fringues….. Exceptionnellement, cette année, et à cause du virus, tout a été chamboulé !
Les étudiants devront poursuivre leurs études pendant tout le mois de juin pour certains, et tout le mois de juillet pour d’autres groupes (puisque les facultés ont opté pour un retour progressif par groupes), sans oublier que certains d’entre eux vont passer leurs examens de contrôle au mois de septembre ! Résultat ! Bye bye le job d’été pour cette saison ! D’autant plus que le secteur le plus sollicité par les jeunes étudiants, à savoir touristique, est en pause actuellement pour des raisons purement sanitaires : on ne peut plus travailler en tant que plongeur dans les hôtels….
Nous avons rencontré quelques étudiants habitués au travail saisonnier et qui nous ont parlé de leurs inquiétudes et soucis, quant à cette problématique, comment pourront-ils se débrouiller pour pouvoir concilier entre les deux, à savoir les études et le travail saisonnier s’ils arrivent à en décrocher ….
Amine est inscrit en deuxième année informatique et suit ses études au technopôle de BorjCedria, il est à la fois serveur dans un salon de thé et étudiant. Déjà le fait de ne pas travailler pendant les trois mois, celui de mars, d’avril et de mai, a visiblement impacté ses revenus, car autonome, il a préféré, pour garder son travail saisonnier, cette saison, de rater ses cours, d’essayer de les récupérer auprès de ses camarades de classe.
«Cela fait une année que je travaille en tant que serveur dans un salon de thé là ou j’habite pour subvenir tout seul à mes besoins, à côté de mes études que je poursuis. Le salon, dans lequel je bosse, a rouvert ses portes depuis une quinzaine de jours et j’ai eu la chance de retourner à mon travail, sauf que, j’ai dû sacrifier ma présence aux cours, car je ne peux pas concilier entre les deux et j’ai préféré ne pas abandonner mon travail mais plutôt trouver un arrangement avec mon patron pour aller passer les examens finaux en début du mois de juillet», nous explique Amine.
Si Amine a pu reprendre son travail et s’est bien débrouillé pour ne pas rater ses examens, d’autres étudiants n’ont pas eu cette chance, car ils ont choisi de terminer leurs études et examens, et peut-être consacré le mois d’août pour une éventuelle recherche d’un travail saisonnier. Amira, qui poursuit ses études en première année master à la faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, a été contrainte d’abandonner l’idée de travailler durant l’été pour deux raisons. La première, c’est que ses études et ses examens ne prendront fin qu’au mois de septembre, et la seconde raison, c’est qu’elle n’a pas beaucoup d’espoir de trouver un emploi qui correspond à son profil. Amira, qui a l’habitude d’animer un club d’été pour les enfants afin de leur apprendre à parler et à écrire correctement la langue française, nous déclare que ce club a déjà fermé ses portes et ne reprendra ses activités habituelles qu’an mois de septembre prochain.
Quant à Khalil, également étudiant à la faculté 9-Avril, il a l’habitude de travailler en tant que maître-nageur sur les plages pendant la période estivale, et il n’est pas sûr de pouvoir décrocher ce travail, cet été. «Je n’ai pas déposé mon dossier pour avoir ce travail cette année. D’habitude, je bosse pendant les trois mois de l’été, à savoir juillet, août et septembre, mais puisque l’année universitaire 2019 /2020 ne prendra pas fin avant le mois de septembre, j’ai décidé de consacrer tout mon temps pour étudier et de sacrifier les 900 dinars qu’on me paye chaque été et qui me servent pour m’acheter de nouveaux vêtements, les fournitures scolaires et me payer quelques plaisirs durant l’été», témoigne-t-il.